L’Alsace risque d’être touchée par cet envahisseur dans les prochains mois.
Le frelon asiatique repéré à Karlsruhe
Le frelon asiatique se distingue du frelon européen par sa livrée plus sombre. Seule le 4 e segment de l’abdomen est jaune alors que son cousin européen a l’abdomen strié de jaune et de noir.
« C’est un de nos membres, Winfried Kunz, de Kehl, qui nous a informés que le frelon asiatique (vespa velutina) venait d’être observé et photographié dans la commune de Waghäusel, située à 28 km au nord de Karlsruhe , explique Christophe Brua, président de la Société d’entomologie alsacienne. Il s’agit de la première observation en Allemagne de cette espèce exotique envahissante. »
Une colonisation rapide
« Ce frelon, qui n’a pas encore été signalé en Alsace, poursuit l’entomologiste, s’en approche donc dangereusement, étant observé à 38 km de la limite régionale. On l’attendait par le sud, vu qu’au moins six foyers étaient connus dans la région de Dijon… » Récemment, un témoignage oral l’a signalé à Besançon. Ce n’est plus qu’une question de mois avant de voir les premiers frelons asiatiques en Alsace.
Cet insecte est arrivé en France via des importations de plantes. Les premiers individus ont été signalés en 2006 dans le Lot-et-Garonne et en 2009, 32 départements étaient déjà envahis, selon l’Inventaire national du patrimoine naturel.
Le principal danger de ce frelon est pour les apiculteurs. En effet, vespa velutina s’avère être un redoutable prédateur des abeilles. Sa stratégie préférée : se poster à proximité des ruches, pour se jeter sur les butineuses qui quittent la ruche. Puis arriver à s’introduire dans la ruche pour dévorer et détruire les couvains. Seule parade pour les apiculteurs : avoir des entrées de ruches trop petites pour le frelon.
Les frelons asiatiques se nourrissent aussi d’autres insectes et d’araignées. Ils construisent des nids en papier mâchés au sommet des arbres dont certains peuvent atteindre un diamètre de 80 cm. « Il y a une grosse panique autour du frelon, reprend Christophe Brua.
les apiculteurs craignent à juste titre l’arrivée de ce prédateur. Car les abeilles déjà confrontées aux pesticides qui les désorientent, au varroa, un acarien qui les détruit, aux monocultures qui affaiblissent leur système immunitaire, n’ont pas besoin d’une source de mortalité supplémentaire. Même si elles auraient développé une tactique de défense efficace mais très coûteuse en énergie : plusieurs abeilles entourent le frelon et en battant des ailes font monter la température autour du prédateur, l’amenant à 45 °C et provoquant sa mort par hyperthermie.